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Gérard Chaliand est un aventurier aux visages multiples. Il y a, tout d’abord, la figure du géopolitologue, spécialiste de la guerre irrégulière, qui a arpenté le globe et les conflits de ces soixante dernières années en étant observateur-participant : de la Guinée-Bissau au Nord Viêt Nam, en passant par la Colombie, il a également passé beaucoup de temps au Moyen-Orient, se rendant régulièrement en Afghanistan, en Irak et en Syrie. De ses expériences aux côtés des insurgés des quatre continents, Gérard Chaliand sortira une trentaine d’ouvrages, dont son fameux « Anthologie mondiale de la stratégie » et, plus récemment, l’essai « Pourquoi perd-on la guerre ? » Et puis, il y a la figure du professeur invité qui, toute une vie durant, a présenté ses analyses à différentes générations d’étudiants du monde entier, notamment français (Ena, École de guerre), américains (universités de Harvard, Berkeley et de Californie à Los Angeles plus connue sous le nom de UCLA) et asiatiques (université nationale de Singapour). Enfin, il y a la figure, moins connue celle-ci, du poète, qui trouve refuge dans l’écriture face à l’atrocité du conflit. Pour Gérard Chaliand, la violence n’est pas un concept, mais avant tout une expérience de terrain, forcément dure. L’union de ces trois figures se retrouve dans un langage tranchant et direct, loin des commentaires à “l’eau tiède” de certains plateaux télévisés.