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Le technoprogressisme, comme le progressisme avant lui et comme nombre d’autres mouvements politiques, a recours à un récit d’anticipation implicite. Toute mouvement politique se construit en effet en intégrant à ses discours l’image d’un avenir possible et souhaitable. L’imagerie transhumaniste nécessiterait à elle seule une analyse (c’est en partie par elle que j’ai moi-même découvert le mouvement). Le communisme, le libéralisme, l’anarchisme, le fédéralisme – tous ces objets politiques fabriquent dans leurs discours des récits et images d’anticipation. Par sa nature, le technoprogressisme ajoute une composante technique à ces récits et se rapproche par conséquent beaucoup de la science-fiction – il serait absurde et contre-productif de renier cette proximité structurante. Le concept même de singularité technologique, apparemment inventé par John von Neumann, a été popularisé par V. Vinge, auteur de science-fiction. C’est aussi cette proximité qui est parfois moquée par les bioconservateurs et technosceptiques – le transhumanisme serait “de la SF”.
Des dispositions essentielles de la très polémique loi sur le renseignement, votées par une trentaine de députés dans un hémicycle vide ? L'image a provoqué l'indignation des internautes en ce début de semaine. Pourtant, si elle peut paraître scandaleuse, la réalité de la vie parlementaire est souvent différente de ce genre de clichés.
LES IDÉES DU FN PROGRESSENT
En revanche, cette enquête montre une progression de l'adhésion aux idées du Front national. 68 % des personnes interrogées se ainsi prononcent pour la suppression du regroupement familial en matière d'immigration, une hausse de 24 points par rapport à mars 2011 (sondage BVA pour Absoluce, Les Echos et France Info).
Parmi les sondés, 67 % veulent réserver les aides sociales et les allocations familiales aux seuls Français (+2 7 points) et 65 % rétablir le contrôle aux frontières intérieures de l'Europe (+ 19 points ).
31 % des personnes interrogées sont favorables à une sortie de l'Union européenne (+14 points) et 28 % à une sortie de la zone euro et au retour au franc (+11).
Il arrive que certains pays aillent jusqu'à concevoir l'esprit critique comme un manque de savoir-vivre. La moindre remise en question y est interprétée comme un accès narcissique ou une défaillance juvénile, voire un geste suspect. Cette position est évidemment condamnable, surtout sous la forme caricaturale que je viens de lui prêter, mais elle n'est peut-être pas totalement dénuée de fondement. Et si je le dis, c'est parce qu'en France, la critique me semble systématiquement négative, stérilisante et destructrice (comment traduire constructive criticism en français sans écorcher les oreilles ?). Sur le plan politique, surtout, j'ai parfois l'impression, en tant qu'observateur étranger, que votre principal critère d'évaluation en matière d'élections, c'est « tout ou rien » : soit c'est le surhomme providentiel qui, par définition, ne se pointera jamais, soit c'est un homme comme les autres – finaud ou loser, peu importe – qu'on finit par élire tout de même, faute de mieux. Et dans 99% des cas, c'est le deuxième cas de figure qui s'impose – quelle surprise !
Hollande est-il vraiment si affreux ? Najat Vallaud-Belkacem mérite-t-elle réellement l'ire d'une majorité de Français avant même de s'être attelée à la tâche ? Et comment ne pas lire ces dernières données en particulier, en admettant qu'elles soient représentatives d'une quelconque réalité, comme un aveu détourné de misogynie, de xénophobie et d'homophobie au vu de tous les pseudo-scandales qui ont vu le jour autour de la prétendue implantation de la « théorie du genre » dans les écoles, pour ne rien dire de la « manif pour tous » ? Certes, Hollande et son cabinet ne sont pas les dirigeants idéaux, mais le ton carrément haineux sur lequel en parlent la plupart des Français me semble déplacé. Autant j'aimerais que les Canadiens (dont je fais partie) mettent fin à leur quiétisme et s'insurgent davantage contre les décisions désastreuses de notre premier ministre, autant je trouve que la France « centralise » ses malaises sur la personne de Hollande à outrance, à un point tel que je serais tenté d'y voir le symptôme d'une névrose collective.
C'est la chronique d'un échec annoncé : les Français ont désigné la France et ses protagonistes politiques comme des perdants définitifs dans cette partie internationale de « redressement » économique. Rien de ce qui a été fait depuis le début du quinquennat n'est bon à prendre, y compris sur le plan social (« qu'est-ce qu'on en a à foutre ? l'économie : y' a que ça de vrai ») ; tout est à jeter, parce qu'en deux ans le grand miracle n'est pas advenu. Comme si tout dépendait intégralement de l'État, comme s'il n'y avait rien d'autre que ce minuscule noyau d'hommes et de femmes politiques, niché au centre d'une population de presque 70 millions d'habitants.
Et surtout : comment pouvez-vous être sûrs de vos jugements si tranchants ? 80% de « Hollande-haters » alors que Sarko est passé par là ? C'est proprement ridicule. Et le paradoxe ici, c'est que tout un chacun y va de sa petite opinion opiniâtre – toujours sans appel, toujours absolue – sans jamais vraiment se remettre soi-même en question. Au bout du compte, c'est peut-être l'esprit critique qui en ressort trahi.
Je m'arrête là. Du reste, je n'y comprends strictement rien. Alors, expliquez-moi : pourquoi les Français sont-il aussi mécontents ? Je pense avant tout à la situation politique, mais – vous l'aurez deviné – ma question ne s'y résume pas.
P.S. : oui, je sais que mes généralisations s'avéreront forcément fausses au cas par cas, mais il faut bien commencer quelque part.
La science s’intéresse à la vérité. Les théories scientifiques sont sommées de fournir la preuve de leur conformité avec le réel. Ce ne sont donc ni la démocratie, ni la majorité, qui permettent de trancher définitivement, mais bien la méthode scientifique fondée notamment sur la reproduction d’expériences et l’observation a posteriori de faits prédits – ou non – par la théorie.
Le bilan de cette année... Je suis désespéré.
J'essaie tous les jours de faire prendre conscience aux gens que les médias se foutent ouvertement de notre gueule, qu'ils cherchent avant tout à faire de l'audience (= profit) et non d'informer la populace, rien n'y fait. Pourquoi je devrais continuer à essayer ?
Commentaire intéressant de "j-c" (et que j'approuve) :
C'est bien de voir que finalement les geeks commencent à comprendre quelque chose qui est connu depuis des années par les gens qui s'investissent dans le socio-culturel ou le politique (ça va de ceux conscientisés par l'écologie ou le féminisme à ceux voulant créer des activités culturelles, en passant par les délégués syndicaux et autres représentants, sans oublier tout les commités de soutien qui puisse exister).
3 bémols cependant:
1) le discours "ceux qui ne réagissent pas à ce que je dis sont des idiots" apparait hyper prétentieux alors que, soyons honnête, ceux qui le tiennent se contrefoutent des appels similaires de la part des autres. On pourrait répondre "oui mais les libertés sur internet sont bien plus importantes que la pollution des nappes phréatiques, que les prisonniers politiques ou que le système kafkaen que subissent les immigrés dans l'indifférence totale". Au delà du fait que hiérarchiser les injustices n'a pas de sens, la question n'est pas là: c'est prétentieux de traiter les autres d'idiots alors qu'ils se comportent au final comme vous.
2) la conscientisation des geeks en est au stade "ado de 12 ans qui se prend pour Che Guevara". On voit de plus en plus de gens qui s'autocongratulent de faire partie de la résistance alors qu'ils ont une vision hyper-simpliste de la chose et qu'ils font plus de mal que de bien. Un cas typique est la diabolisation systèmatique de certains groupes. Par exemple les journalistes: il y a sans doute autant d'article très pro-internet que d'articles le diabolisant. Mais forcément, la seule conclusion possible, c'est que la presse c'est de la merde et que tout les journalistes sont des méchants (une partie de la presse est bien merdique, mais j'ose espérer que ce n'est pas grâce à ce genre d'articles que vous vous en êtes rendu compte). Heureusement, vu que les journalistes sont des incapables, il y a des initiatives intéressantes comme Reflet, Wikileaks, les réseaux de contact avec Snowden, ... qui ont tous dans leur membres fondateurs ou membres actifs essentiels des ... journalistes.
Même chose pour les politiques: à en croire les "révolutionnaires du net", ils sont tous pourris. À croire qu'un jeune qui fait des études de sciences politiques et qui est juste motivé par le fait de défendre certaines valeurs se verra lobotomisé dans un labo secret dès sa sortie. Oui, il y a des politiciens pourris (et le biais est plus important aux haut niveaux de pouvoir), mais dire "tous pourris", c'est juste être naïf et contre-productif.
Et après les mêmes qui diabolisent tout ce qui n'est pas "sur le web" viennent se plaindre d'une diabolisation du web.
3) finalement, ce qui me fait de plus en plus peur, c'est l'aspect communautaire qui se développe face à ça. Avec de l'élitisme: "nous sommes les héros de la révolution face aux méchants lobbys alors que les gens qui ne font rien sont des moutons crétins". Avec l'imposition d'une pensée unique: "quoi ? un journaliste relaie un article scientifique qui dit que jouer à GTA favorise les décisions égoïstes ou aggressives ? Bouh, il diabolise le web. Quoi ? un politicien dit que ce serait bien que si un individu fasse sur internet quelque chose qui lui aurait vallu une amende sur la voie public il obtienne une amende. Bouh, censure de la liberté d'expression".
Ce n'est pas toujours le cas, mais c'est une tendance qui existe (et c'est bien normal) et il faut en être conscient et essayer de la mitiger.
tldr;:
C'est TRÈS BIEN qu'il y ait une prise de conscience chez les geeks.
Mais (même si c'est pas la fin du monde), il faut faire gaffe à 2-3 petites choses:
- être conscient que la situation des défenseurs d'internet n'est pas différente des autres types d'activisme (dont certains dont on est soi-même l'"idiots qui s'en fout")
- être conscient que la majorité des gens qui défendent internet ne font que découvrir les subtilités de la chose: ils commetteront les mêmes erreurs que font tout les débutants (en premier lieu: tout est soit noir, soit blanc: média tous pourri, politiques tous pourris).
- être conscient qu'il y a des petits dangers de dérives.
David Graeber retrace les promesses de heures de travail du 20e siècle et comment nous avons crée un concept de travail totalement inutile.
Sur le web, il est facile d’interagir avec des milliers de personnes, de refaire le monde, de se sentir important. Parfois, lorsqu’on m’affuble du titre, hautement convoité, de « blogueur influent », je rappelle que mes articles sont lus, quand ils ont du succès, par quelques milliers de personnes. Très rarement par quelques dizaines de milliers de personnes. Voire, pour mes plus grand succès, par quelques centaines de milliers de personnes.
Que les hommes politiques soient attentifs aux inquiétudes que suscitent les nouvelles technologies est sans doute nécessaire, mais doivent-ils pour autant faire croire au plus grand nombre qu’ils expriment un bon sens populaire auquel il serait urgent de prêter l’oreille ? Bien entendu, en démocratie, il n’est pas illégitime que l’opinion publique puisse se faire entendre autrement que par les urnes. Tout système politique, cependant, doit être attentif à ménager des instances de décisions qui lui deviennent indifférentes lorsque l’une d’elles contredit manifestement l’intérêt général. Or, ce n’est pas la direction qu’emprunte la société française en particulier lorsque, un peu partout, elle appelle de ses vœux la généralisation de dispositifs de démocratie participative, qu’ils portent le nom de consultation citoyenne ou d’audition publique, etc., qui ne peuvent avoir d’autre effet qu’amplifier l’expression de ce populisme précautionniste [...].
Gaz de schiste, OGM, nucléaire... La gauche en France, globalement, est contre. L’opinion n’est pas pour. Comme ce sont des sujets sur lesquels je n’ai aucune compétence particulière, je me garderai bien de trancher. Au reste, les experts eux-mêmes, sur ces questions, divergent. Mais ce qui me frappe, c’est ce tir nourri contre des ressources, énergétiques ou agricoles, qui résultent d’abord de considérables progrès scientifiques ou techniques. Cela ne prouve évidemment pas qu’il faille les utiliser (un progrès scientifique peut déboucher, socialement, sur une régression), mais devrait amener à les considérer, jusqu’à plus ample informé, avec bienveillance.
I finally realized today why politics and religion yield such uniquely useless discussions.
As a rule, any mention of religion on an online forum degenerates into a religious argument. Why? Why does this happen with religion and not with Javascript or baking or other topics people talk about on forums?