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Une ordonnance de Charles X supérieure à la Constitution de la République !
L’ESPE (école supérieure du professorat et de l’éducation) de l’Académie de Créteil organise les 18 et 19 mai un bien étrange colloque. Sous couleur de recherches en sciences humaines, il s’agit, une fois de plus, d’instrumentaliser la sociologie contre la laïcité.
Le Canada n’est pas un pays laïque, c’est-à-dire que la constitution et les lois du pays comportent toujours beaucoup d’ingérence religieuse. Nous sommes loin de faire une nette séparation entre religions et État. Toutefois, la population n’est pas très religieuse. Les sans-religion sont de plus en plus nombreux et, parmi les croyants, les non-pratiquants sont nombreux aussi.
Nous connaissions les atermoiements de certaines associations humanistes sur la laïcité sitôt qu’elle est susceptible d’heurter certaines « minorités », sitôt qu’elle n’est pas communautaire… Récemment, les sections lilloises de la LDH et du MRAP ont retiré leur soutien à la pièce de Gérald Dumont mettant en scène le texte de Charb : « lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes ». Pourquoi la soutenir pour mieux, par
Le Collectif des associations laïques signataires dénonce les atteintes récentes au principe républicain de laïcité et l’usage frauduleux du terme par une partie de l’échiquier politique.
La laïcité est un acquis essentiel de notre démocratie, et tout recul, tout relâchement est un abandon. La laïcité est un combat que la société doit mener en permanence devant les attaques de tous les intégrismes et tous les communautarismes.
La ligne de partage entre laïques et faux amis de la laïcité est devenue un clivage politique opérationnel. Le combat laïque, plus nécessaire que jamais, doit donc être envisagé comme un des axes, mais non le seul, de la défense de la République.
L’association de défense et de promotion de la laïcité « Les Profanes » apprend avec stupeur la nomination par le Président de la République d’un nouvel archevêque à Strasbourg ayant assimilé l’avortement au terrorisme en février 2015.
La très réactionnaire loi Falloux du 15 mars 1850, inscrivant l’enseignement religieux parmi les matières obligatoires à l’école, est toujours en vigueur en Alsace et en Moselle. Il faut demander une dispense pour en être exempté ; il est alors remplacé par un enseignement moral complémentaire. Sont ainsi enseignés les « catéchismes » des « cultes reconnus » : catholique, protestant et juif. Evidemment, pas les autres. Et les élèves des trois départements se voient privés d’une heure par semaine, prise sur les disciplines concourant aux savoirs.
Voilà l’occasion de faire le point sur ce fameux statut, et de rectifier les imprécisions de notre correspondante. Pour une fois, nous nous ferons un plaisir de nous appuyer sur les données de l’Observatoire (gouvernemental) de la laïcité (ODL, avis du 12 mai 2015) – pourtant favorable au maintien du statu quo.
L’UFAL dénonce l’élection du professeur de théologie catholique Michel Deneken à la présidence de l’Université PUBLIQUE de Strasbourg.
Dans la décision, qui vient d’être rendue publique ce 9 novembre 2016, le Conseil d’État bafoue la neutralité dans la sphère publique, constitutionnellement régie par le principe de laïcité, en autorisant, sous certaines conditions, les crèches de la nativité dans les édifices publics au nom des traditions chrétiennes de la France.
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Ce matin, dans le cadre des discussions au Sénat du projet de loi « Égalité et Citoyenneté », les sénateurs ont adopté à la majorité l'article 38bis qui abroge le délit de blasphème et harmonise les peines prévues par le droit pénal local (articles 166 et 167) en cas de troubles du culte sur celles prévues en droit français.
L'Alsace-Moselle sur la voie de la laïcité. J'espère voir un jour la fin du Concordat ! Les commentaires qui parlent d'atteinte à l'identité et aux traditions alsaciennes sont vraiment débiles, mais c'est finalement peu surprenant d'entendre ça quand on vit dans ces contrées.
Refuser la stratégie de la peur et de l’intimidation, défendre le droit de critiquer les dogmes religieux, mettre en échec les guerres juridiques visant à bâillonner la libre parole, c’est ce que réaffirme le comité de soutien à l’essayiste Djemila Benhabib.
En résumé, au lieu de multiplier les interdictions dans l’espace civil (la loi « burqa » a marqué la limite), sachons utiliser pleinement les restrictions qui s’appliquent dans la sphère publique, y compris aux usagers – et, bien sûr, exiger des agents et des services la neutralité la plus absolue. Vigilance d’autant plus nécessaire que même cette neutralité des agents publics français pourrait un jour être contestée au nom de la directive européenne contre les discriminations(16)…
Quant à l’émancipation de la femme, elle n’a surtout rien à attendre des activités communautaristes qui visent juste à aménager sa prison. Au lieu de la formation des imams, c’est de la relance de l’éducation populaire tournée vers l’ensemble de la population, à commencer par les « quartiers », que devraient se préoccuper les pouvoirs publics – or les vivres ont été coupés aux associations de terrain pour motifs budgétaires. Et les partisans de l’égalité femmes-hommes ne devraient-ils/elles pas s’investir davantage(17) dans l’éducation populaire, et auprès des femmes qui en ont le plus besoin – voilées ou pas ? C’est dans les consciences individuelles que se perd ou se gagne le combat laïque.
Après les divers attentats de par le monde et sur le sol français, en particulier, on ne peut sacrifier la laïcité des institutions pour la légitime émotion sur l’autel du terrorisme. On ne peut abandonner nos principes constitutionnels pour un retour à une logique concordataire. L’État ne saurait imposer à tous les citoyens un œcuménisme réducteur et trompeur autour de la « Conférence des responsables de cultes en France ». La vie politique et civile de tous les citoyens ne peut se réduire à la seule appartenance présupposée à six religions. Sur 66 millions d’habitants, on compte moins de 4 millions de pratiquants réguliers toutes religions confondues. Près de la moitié de la population se déclare sans religion. On ne saurait, sauf à exclure ou communautariser, enfermer la diversité des citoyens dans ce seul domaine religieux.
Selon Le Canard Enchaîné, le ministre de l’Intérieur aurait déclaré, au séminaire gouvernemental du 23 juillet « s’interroger » “sur l’usage vis-à-vis de l’islam d’un concordat tel que celui qui est en vigueur en Alsace-Moselle”. Qu’il ait précisé : “tout en gardant mes principes républicains” relève dès lors de la mauvaise blague, de la part de qui doit savoir que la République est laïque.
Conséquences paradoxales : il ne serait pas « discriminatoire » de refuser d’embaucher un partisan de la laïcité ou un Franc-maçon – opinions qui ne sont ni religieuses, ni politiques, ni syndicales. En revanche, une association antiraciste (qui ne pourrait même pas se définir comme « entreprise de tendance », n’étant ni religieuse, ni politique, ni syndicale) n’aurait pas le droit de licencier un membre du Front National en raison de ses « opinions politiques », discrimination explicitement prohibée !
On connaît la ligne politique constante de cet organisme : nier les problèmes pour justifier l’inaction du gouvernement et empêcher l’initiative du législateur. Ainsi, trois de ses membres (Jean Glavany, Françoise Laborde, et Patrick Kessel) ont refusé de participer au vote de son avis du 15 décembre 2015 « sur la laïcité et la gestion du fait religieux dans les établissements de l’enseignement supérieur public » pour des raisons qu’ils développent dans un communiqué, et que nous partageons.
L’Observatoire (gouvernemental) de la Laïcité (ODL) vient de publier le 12 mai 2015 un avis sur l’Alsace-Moselle. Confirmant une fois de plus qu’il n’est là que pour éviter toute loi nouvelle en matière de laïcité, l’ODL écarte toute remise en cause globale du régime « local » des « cultes reconnus » – pourtant attentatoire à la liberté de conscience.
Militant-e-s de gauche de la laïcité républicaine, nous défendons la liberté de conscience contre tous les fanatismes et l’égalité de tous les citoyens devant la loi au-delà des choix spirituels et religieux individuels. Nous défendons le service public et l’école laïque contre la marchandisation libérale et le communautarisme ethnique. Et nous estimons que les atteintes à la laïcité, maintenant ça suffit !